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Théo Mercier

Le Musée des Arts Seconds

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Avant d'être ce perturbateur imaginant une allégorie death ethnique décalée, THÉO MERCIER fut un étudiant sérieux.
Après des études de design industriel orienté ingénierie, il choisit d'aller se former pour un stage de 3 mois auprès de MATTHEW BARNEY.
THÉO apporte ses compétences dans les technologies des plastiques,
Matthew lui communique l'envie d'être artiste et de faire ce métier avec générosité, leur collaboration durera plus d'un an.
Cette rencontre fascinante lui fait découvrir que l'ambition d'un homme n'est pas forcément liée au pouvoir, au succès ou à l'argent ça peut être juste une énergie vitale.
THÉO MERCIER et le rite funéraire exploré à la loupe, nous pose cette question ancestrale : la mort est-elle une vraie blonde?


Sabine Morandini :
N'importe qui peut-il créer une divinité, n'importe où, avec n'importe quoi?

Théo Mercier 
Oui, je pense que l'idée de divinité est avant tout une question de regard, regard sur les choses, les êtres et le monde. C'est une idée très intime, son échelle importe peu au final. une divinité peu être microscopique ou grandiose, personnelle ou universelle, magique ou non. Elle peut résider dans n'importe quoi et n'importe qui peut la voir ou la créer.

SM
: Que pensez-vous de l'engouement pour les vanités?
TM :
On peut effectivement dire que les vanités sont à la mode, ce phénomène de mode est intéressant car il renforce l'idée même de la vanité. C'est étonnant de voir que ces compositions baroques, allégories de la légèreté de l'être, du vide et de la fugacité de l'existence se retrouvent aujourd'hui utilisées comme motifs pour t-shirt de minette.
Est-ce de l'ironie ou de l'ignorance? de l'ironie j'espère.

SM
: Les arts premiers, les arts seconds, le troisième art ce serait quoi?
TM :
L'agriculture?
Ce serait incroyable, de l'ordre de la sensation, des hologrammes, des gélules, ce serait la disparition de l'œuvre d'art physique sans être du minimalisme sordide, plutôt une expérience visuelle et émotionnelle très forte……mais ce ne serait pas les années 7O pour autant.

SM
: Les masques exposés, les avez-vous fabriqués ou acquis?
TM :
La plupart sont des acquisitions. Plus de la moitié proviennent d'un artisanat en série, des reproductions, des objets sans histoire.
D'autres ont un passé, un vécu…une valeur.

SM
: De vos multiples inspirations quelle est celle qui prédomine?
TM :
La mort serait l'inspiration dominante.
La mort me fascine, c'est le mystère absolu, là ou l'homme n'a plus accès…c'est dans ce sens là quelle m'attire.
C'est un peu comme un club privé :-)
J'ai developé un vocabulaire de l'anatomie, de la putréfaction, du germe,de la floraison, de l'animal…de l'organique.
Et même si mon travail parle et utilise les codes et les formes de la mort…il n'a rien de morbide…enfin, j'espère.
Comme autre inspiration il y aurait aussi et évidement…le monstre…celui qui repousse autant qu'il fascine, dualité que j'essaie de faire exister dans mes productions. Le monstre comme rencontre du ridicule, du drôle et du terrifiant…une belle rencontre quoi.
Et puis il y a le jeu, la fête, le grotesque, la farce…le plastique.

SM
: L'humour est-ce important?
TM :
Indispensable! Surtout dans notre société qui en manque cruellement.
…et l'art ce n'est pas grave vous savez.

SM
: Vous sentez vous proche des surréalistes?
TM :
Etant donné que je n'ai pas fait d'études d'art, et que ma culture de l'art est bien maigre…j'ai pris pour habitude d'éviter de référencer volontairement mon travail à l'histoire de l'art.
Mon travail ne parle pas d'art…moi non plus d'ailleurs.

SM
: Vos têtes de morts sourient, la vanité est-ce drôle?
TM :
On connait déjà la mort dans la douleur, les pleurs des proches, la maladie, la solitude….le rôle d'un artiste n'est pas d'enfoncer des cercueils ouverts…c'est pour ça que je propose une mort joyeuse, comme une vieille copine un peu bizarre.
Et puis j'ai toujours détesté la plainte.

SM
: Qu'est ce qui vous fascine?
TM :
Tout, sauf le sport.

SM
: Qu'est ce qui vous passionne le plus dans votre travail?
TM :
Chercher, en extérieur, de objets, de matériaux, des surprises, rencontrer des gens, des lieux…mon travail est totalement dépendant de mon environnement. Puis à l'atelier, quand tous les ingrédients sont là, les combiner, chercher le couple improbable qui marche, mélanger jusqu'à que la greffe prenne et la récompense…c'est d'avoir trouvé.

SM
: Qu'est-ce que vous souhaitez pour demain?
TM :
Un peu plus de curiosité, plus d'attention, mieux vivre avec ce qui nous entoure. Apprendre à mieux regarder, retourner à des choses plus basiques.
…et qu'il fasse beau

SM
: Quels sont vos projets?
TM : Après cette grosse période de production je vais un peu disparaitre. Ensuite j'ai un très gros projet pour la ville de LILLE en octobre 2012, une douzaine de sculptures monumentales entre 8 à 14 mètres de haut. Au même moment il y aura la sortie d'un livre avec des projets existants et de projets spécifiques pour cette édition. Ce sont deux nouvelles expériences, deux supports, deux formats, le livre et le très grand: je n'ai jamais travaillé à cette échelle.



Interview Sabine Morandini
REMERCIEMENTS

A GABRIELLE MAUBRIE

PHOTOS

"Bientôt dans votre village", "la bête a deux dos", "Danse Macabre",
"
Ganjamman", "Mambo Miamiam", "koudou", "Sceptre Fumetu"



VIDEO

Theo Mercier "Le Musée des Arts Seconds"



INFOS

GALERIE GABRIELLE MAUBRIE
24, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie
75004 Paris



theomercier.free.fr/
www.gabriellemaubrie.com/