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CINEMA
La Cité Interdite

L' Empire contre - attaque

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Quel spectacle ! Fort de l’expérience de Hero et du Secret des poignards volants dans l’art des arts martiaux classieux, Zhang Yimou, réalisateur de Epouses et concubines, remonte 1.000 ans en arrière, à la Chine du Xème siècle, au cœur même de la dynastie Tang. Pas simple l’existence de la famille impériale, surtout que l’Impératrice (Gong Li) découvre que l’Empereur (Chow Yun-fat) l’empoisonne à petit feu selon un cérémonial imposé de soin. Elle lui réplique par un complot dans les grandes largeurs. S’y joint également l’un de ses trois fils tandis que le plus jeune donne lui aussi dans la conspiration. Déjà rongé par la culpabilité d’un passé qu’il essaie d’effacer par le meurtre de son ancienne maîtresse, l’Empereur affronte sa femme par armée interposée. Un drame conjugal en somme, mais dans un cadre exceptionnel, des décors aussi somptueux que raffinés, si luxueux que chaque pièce d’étoffe, chaque dorure murale semble avoir été fignolé à partir des matières les plus nobles. Rien qui ne fasse toc dans La cité interdite, surtout pas les costumes, les maquillages et les coiffures.

Esthétiquement renversant, le film n’en oublie pas moins l’émotion, forte, intense, déchirante, mais jamais ostentatoire. Pas question pour Zhang Yimou de céder au mélodrame extraverti, de s’épancher en grosses tirades lacrymales. Les émotions, de la passion à la colère noire, il les contient pour mieux, au moment opportun, en lâcher la pression, en libérer la fureur dans des affrontements d’une éclatante virtuosité. Anthologique l’attaque aérienne des troupes d’élite de l’Empereur, authentiques ninjas qui sortent de nulle part pour massacrer quiconque se présente à eux. Et, dans sa dernière partie, La cité interdite de pousser ses murs pour une séquence de bataille à la démesure d’un Seigneur des Anneaux. Dimension mythologique assurée, notamment par l’intermédiaire d’effets spéciaux digitaux si talentueusement gérés qu’ils fusionnent quasi naturellement avec les prises de vues réelles.

Autant mis en scène que chorégraphié, d’une beauté plastique inouïe et porté par des interprètes à 100% investis dans leur personnage, La cité interdite s’impose dès aujourd’hui en grand classique, en chef d’œuvre de référence.



Marc Toullec